Malgré le potentiel de ses ingénieurs, l'industrie hexagonale n'a pas su s'emparer des dernières ruptures technologiques. L'irruption des Big Data lui offre une occasion de se rattraper.
En janvier dernier, Mme Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique, a confié à l'Afdel (Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet) la mission de conduire une réflexion sur la structuration et le support de la filière Big Data en France, dans le cadre du projet « Paris Capitale du Numérique ».
C'est une excellente nouvelle pour l'industrie française des nouvelles technologies, qui, malheureusement, est passée à côté de la plupart des dernières révolutions technologiques (le PC, les moteurs de recherche, le Software as a Service ou Saas, le Cloud, les smartphones et tablettes, pour ne citer que les plus marquantes). Avec un système universitaire reconnu au niveau international et un important maillage de PME innovantes, la France a clairement un rôle à jouer dans le développement d'applications innovantes autour des Big Data. Pour ceux qui en douteraient encore, précisons que l'Ile-de-France est la première région européenne en termes de proportion d'emplois dans les services de haute technologie (avec 416 000 personnes), et l'une des premières mondiales dans le domaine de la recherche.
Si l'on sait que les Big Data recèlent un potentiel majeur de création de valeur pour les entreprises (connaissance client et fidélisation, sécurité, fixation de tarifs, expérimentation, analyse prédictive, etc.), elles véhiculent également d'importantes promesses en termes de création d'emplois. Ainsi, le cabinet américain Gartner considère qu'elles devraient contribuer à créer plus de 4,4 millions d'emplois dans le monde d'ici à 2015. Combien en France ?
Mettre 100 start-ups en orbite
Plus globalement, Gartner et Wikibon s'accordent sur une estimation des dépenses informatiques de 40 Md€ par an sur les projets Big Data à horizon 2016. McKinsey Global Institute estime la création de valeur potentielle suscitée par les Big Data à 200 Md€ dans les administrations publiques européennes. Et le Boston Consulting Group évoque une création de valeur représentant 8% du PIB européen à l'horizon 2020. Il serait vraiment dommage de laisser cette manne aux entreprises étrangères...
Les objectifs de la réflexion conduite par l'Afdel sont multiples : développer un incubateur dédié au Big Data qui fasse référence dans le monde, créer un fonds de financement de 300 M€ en partenariat public-privé, afin de mettre en orbite plus de 100 start-ups d'ici à 2018 sur les applications des Big Data avec à la clé une création de valeur de 2,8 Md€ et de nombreux emplois.
Les domaines d'application sont quasiment sans limite, tous les secteurs et domaines d'activité étant concernés. Certains projets marquants ont déjà vu le jour. Par exemple, dans l'énergie (optimisation de la consommation énergétique via des compteurs intelligents) ; dans la santé (diagnostics personnalisés et détection anticipée d'épidémies) ; dans les assurances (prise en charge et traitement des réclamations) ; et dans les télécoms (un des secteurs pionniers pour la connaissance client et la fidélisation). Et ce ne sont là que quelques exemples d'innovations qui vont compter dans les années à venir. Aujourd'hui, la France regorge d'ingénieurs talentueux ; donnons-leur les moyens d'exprimer leur talent.
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