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VIDEO 3' pouvoir d'achat à la dérive

8/4/13

Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi
 
Une fois n'est pas coutume, les statistiques de l'INSEE reflètent le sentiment d'appauvrissement des Français. Je veux bien sûr parler de la baisse historique du pouvoir d'achat. L'an dernier, le pouvoir d'achat a ainsi reculé de 0,4% en moyenne. Mais pour avoir une vision exacte du vécu de chacun, il faut intégrer la croissance démographique et du nombre des familles. Mesurée par unité de consommation, la baisse du pouvoir d'achat atteint alors 1%. Et dans tous les cas, que l'on mesure en masse totale ou par unité, c'est du jamais vu depuis 1984. En fait, toutes les conditions d'un décrochage du pouvoir d'achat ont été réunies en 2012 : un chômage qui a amputé l'emploi, un salaire par tête qui a ralenti, au total une masse salariale qui a stagné, et surtout une hausse de 10% des impôts qui a rongé le revenu. Comme leur impact s'est concentré en fin d'année, c'est au 4ème trimestre que le revenu réel des ménages a brutalement décroché. Ce qui n'est pas bon signe pour la suite. Car comment croire que l'austérité salariale, le chômage et les hausses d'impôts sont derrière nous ? Les carnets de commandes des entreprises sont vides et les perspectives d'activité s'assombrissent un peu partout (c'est ce qui ressort des enquêtes mensuelles de conjoncture de l'INSEE de mars). Dans ces conditions, ce n'est pas une hypothétique amélioration de la conjoncture qui dopera la richesse nationale et les revenus des ménages. A ce trou d'activité en cours et à venir s'ajoute des marges de manœuvres financières réduites à la portion congrue. C'est bien ce que montre la dégringolade du taux de marge des sociétés non-financières tombé sous la barre des 28%. Il faut remonter à 1985 pour retrouver un tel niveau plancher. Autant dire qu'avec des marges à ce point comprimées, il n'y a plus de place pour une revalorisation salariale. Ni pour un coup de pouce au Smic cette année. Quant au nombre de salariés, il va baisser dans le prolongement de la fin 2012. Pire, le rythme mensuel de destructions nettes d'emplois va s'accélérer pour dépasser les 15 000. Au ralenti fin 2012, la progression de la masse salariale va se figer en 2013. C'est d'ailleurs la tendance à l'œuvre depuis fin 2011. La pression fiscale, elle, ne va pas vraiment se relâcher. Après une accalmie début 2013, qui devrait permettre au pouvoir d'achat de se maintenir au 1er semestre, les hausses d'impôt seront à nouveau d'actualité après l'été. Autant de handicaps que le repli de l'inflation ne viendra pas compenser. Bien sûr, les amortisseurs sociaux limiteront la casse. C'est une spécificité française. Mais casse il y aura bien cette année avec, selon notre scénario, une baisse générale de 0,7% du pouvoir d'achat et de 1,3% par unité de consommation. Et après deux années de plomb, 2014 s'annonce difficile avec une remontée en pente douce. Un tel régime n'est à l'évidence pas compatible avec une consommation dynamique. Et si les ménages ont puisé dans leur épargne fin 2012, les mauvais chiffres de janvier et de février en la matière montre que c'est désormais la consommation qui est la variable d'ajustement. Plus l'épargne. 
 
Alexandre Mirlicourtois, Le pouvoir d'achat à la dérive, une vidéo Xerfi Canal
 
 
 

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