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Article paru dans Les Échos, le 13 décembre 2012
La troisième révolution industrielle, apportée par l’informatique et l’Internet, bouleverse depuis 1975 le système productif et fait émerger une « iconomie » en transformant la nature des produits, la façon de produire et de commercialiser, les compétences, les organisations, la structure du marché, la forme de la concurrence et l’attitude des consommateurs.
Les tâches répétitives physiques et mentales sont automatisées, chaque produit est un assemblage de biens et de services élaboré par un réseau de partenaires et la cohésion de cet assemblage est assurée par un système d’information.
Certaines entreprises s’y sont adaptées : ETI en forte croissance (Axon’, Asteelflash, etc.) ou grandes entreprises (Otis, General Electric, etc.). La concurrence étant mondiale et rude, leur stratégie consiste à conquérir par l’innovation un monopole temporaire sur un segment de marché en jouant sur la différenciation qualitative des produits. Elles adoptent souvent une même organisation : les usines sont automatisées ; le centre de recherche voisine avec la plus importante pour pouvoir associer l’ingénierie au design ; d’autres usines sont dispersées dans le monde, au plus près des clients. L’emploi réside pour l’essentiel dans la conception des produits et les services qu’ils comportent, ceux-ci étant assurés pour partie via le réseau, pour partie sur le terrain au plus près des clients. La « main-d’oeuvre » est ainsi remplacée par un « cerveau d’oeuvre ». L’iconomie n’est donc pas post-industrielle mais ultra-industrielle, l’industrialisation passant par l’informatisation. La mécanique n’est pas supprimée mais informatisée, tout comme l’agriculture, jusqu’alors dominante, a été mécanisée au XIX e siècle.
Pour la compétitivité, le croissance, le renaissance de la France
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L’Institut Xerfi s’est donné pour but d’éclairer les voies d’un retour à la compétitivité et à l’équilibre des échanges de la France. Il faut pour cela que notre pays sache adapter ses entreprises, ses institutions, au monde nouveau qui s’est créé sur le socle physique que fournit le « numérique » avec l’informatisation et la mise en réseau des institutions, du système productif et de la vie personnelle. Il faut qu’il s’oriente vers l’Iconomie.
Si cette adaptation échoue la France perdra son droit à la parole dans le concert des nations : elle sera dominée et colonisée comme le furent au XIXe siècle les pays qui ont refusé l’industrialisation.
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Il ne faut pas s’y tromper : le numérique n’introduit pas dans notre société une évolution mineure que l’on puisse maîtriser en ne considérant que les transformations que l’Internet introduit dans les droits d’auteur et dans l’économie des médias. Il nous fait franchir un intervalle aussi large que celui qui a séparé naguère la société rurale et féodale de l’ancien régime de celle, industrielle et bourgeoise, qui s’est déployée après la Révolution.
Le numérique automatise en effet progressivement toutes les tâches répétitives : les usines se vident d’ouvriers pour se remplir de robots. En outre la puissance et la rapidité des ordinateurs, l’ubiquité de l’Internet, l’intelligence incorporée dans les programmes ont élargi le domaine du possible et, corrélativement, suscité des dangers nouveaux.
Ce saut qualitatif vers l’Iconomie bouleverse les conditions pratiques de l’action productive et donc les entreprises, le marché, les formes de la concurrence et plus généralement toutes les institutions.
« De l’économie à l’iconomie : pour la compétitivité, la croissance et la renaissance de la France »
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Le monde vit une révolution : celle de l’informatisation de l’ensemble des activités humaines à travers le maillage du monde par les ordinateurs, l’Internet et les réseaux de télécommunication. Une révolution qui automatise progressivement toutes les tâches répétitives et bouleverse les conditions de l’action productive, les entreprises, les marchés, les formes de concurrence et les institutions. Une révolution qui nous fait basculer de l’économie à l’iconomie ; d’un système productif basé sur la main d’œuvre à un nouveau mode de production reposant sur le cerveau d’œuvre. L’iconomie sera au 21 ème siècle ce que l’industrie a été au 19 ème siècle. Et malheur à ceux qui ne prendront pas le virage. Ils perdront leur rang, sortiront de l’histoire à l’instar de ceux qui avaient refusé l’industrialisation.
Cette révolution de l’iconomie est mondiale. Elle concerne tous les pays, tous les acteurs, tous les secteurs. De la production de biens et services à leur distribution. Elle modifie les modes de consommation, d’habitat, de transport. Avec l’iconomie, l’innovation est permanente. Le service et le produit ne font plus qu’un. La mise en réseau des compétences devient la règle.
L’iconomie va de pair avec une consommation sobre, sélective et attentive à la qualité des produits. Avec des entreprises qui réorientent leurs finalités vers la satisfaction du client, le respect de leurs salariés, fournisseurs et partenaires.
L’iconomie c’est le moyen pour un pays comme la France de rompre avec une stratégie qui mine, depuis trois décennies, sa compétitivité et bride sa croissance en privilégiant la production de masse de produits standards, la concurrence par les prix, la gestion par les seuls coûts du travail. L’iconomie c’est le moyen de rénover de fond en comble notre appareil productif et de le relocaliser.
Pour passer à l’action, un groupe d’experts indépendants s’est formé au sein de l’association « Institut Xerfi ». L’association « Institut Xerfi » s’est donnée pour but d’éclairer les voies d’un retour à la compétitivité et à l’équilibre des échanges de la France. Il faut pour cela que notre pays sache adapter ses entreprises, ses institutions, au monde nouveau qui s’est créé sur le socle physique que fournit le « numérique » avec l’informatisation et la mise en réseau des institutions, du système productif et de la vie personnelle. Il faut que notre pays s’oriente vers l’Iconomie.
Voir la liste des principaux animateurs
du groupe de travail Iconomie de « l’Institut Xerfi »